Lumicon Productions

Et si l'homme était lui-même un film ?

Lumicon Vision | Paris | 03 octobre 2022

L’image animée, le film, véhicule dans son sillage un cortège d’illusions. Elle nous renvoie aussi à nous-mêmes et au film de notre personnalité. Qui sommes-nous vraiment ? Quelle lumière émane de nous ? C’est la question première que se pose Lumicon dans chacun de ses projets.

Les bonnes vieilles pellicules cinématographiques arboraient encore récemment une suite d’innombrables images fixes juxtaposées. Elles représentaient le moteur d’une illusion sensorielle que nous appelons « film ». En effet, le cerveau humain, incapable de discerner chacune des images fixes à cause de leur défilement trop rapide, les assimile à une seule image animée. Ainsi le mouvement numérique n’existe pas. Il n’est que le reflet d’une fiction adressée au cerveau ! Nous aurait-on menti sur l’existence des films ?! Au sens strict, il faut bien s’y résoudre : la vidéo, le cinéma n’existent qu’à cause de l’impuissance de notre cerveau illusionné.

L’homme est le film de sa propre existence

On peut dire que la pellicule humaine fonctionne d’une façon semblable : les états successifs de la vie impriment son émotivité. L’homme n’est pas seulement le fruit de son effort d’invention (Erasme) ou la somme de ses projections (Kant) et volontés (Schopenhauer, Sartre). Il est également le réceptacle d’un monde naturel et social qui estampille toute son identité charnelle et spirituelle. En recevant la lumière et en la projetant selon sa créativité et ses dons, l’homme se révèle être le film de sa propre existence. 

Sa conscience ne conçoit pas toujours clairement devant elle les états successifs de la vie, prise par le mouvement de l’être et du monde. Le corps est là cependant, ce grand archiviste, pour restituer au milieu du sommeil les fragments dispersés de ce qui a été et qui continue d’être. Certains rêves font resurgir en nous des pensées oubliées, parfois lointaines. Dans le miroir des états antérieurs de la vie se dessine la preuve que l’homme est la somme de son existence.

La vie, un film en constante réécriture

Et pourtant il y a en lui et au dehors de lui une sorte d’illusion qui plane : celle de laisser entendre que celui qui l’aurait aperçu aurait tout compris de lui et le saisirait, dans l’ensemble de la personne unifiée qu’il pense constituer. Ni lui, ni personne, ni aucune caméra, n’a devant son esprit les millions d’états par lesquels il est passé durant sa vie. Cependant cela n’empêche pas dans les conversations certains raccourcis familiers d’allure cinématographique : « il est comme ceci ! »,  ou « comme cela », « c’est tout toi ! », « tu es ». L’amoureux de la vérité doit sans doute renoncer à employer des circuits linguistiques aussi rapides qu’illusoires.

Le film de l’existence, se dévoilant partiellement à la société, tourne en effet selon les aiguilles d’un temps intérieur prédominant sur les horloges et les jugements. Le film humain fascine parce qu’il n’a peu ou prou jamais fini d’être vu. En regardant la vie telle une image fixe ou une série de clichés juxtaposés, faite d’instants programmés et prévisibles, l’homme se condamnerait à la fixité existentielle. Pour sortir de cette tendance à l’inertie, fabriquée par le réflexe nostalgique, il doit visionner sa vie comme un film en cours que chaque pensée ou action est en train de fondre en écritures. Passé, présent et futur : tout aspire en lui à la réécriture. En effet la vie se répand dans l’être sous la forme d’un flux qui parcourt le corps sans discontinuer dans son mouvement. Le sang répandu dans les veines sous l’impulsion du cœur témoigne de l’activité permanente de la vie du corps.

Refléter en soi et autour de soi l’énergie créatrice

Sur la pellicule de l’existence et sous la lumière du monde, la vie grave les beautés de l’expression créative. A chaque seconde, elle multiplie en nous, autour de nous, les états les plus inconcevables qui se puissent penser. Elle sort de nous, de notre néant originel, une forme d’excroissance du génie divin. Elle nous pousse vers la vie adulte, vers le jugement libre et assumé. Elle ne cesse de faire naître en notre corps des milliards de cellules se renouvelant sans discontinuer. 

Et ce faisant, à force de renouveler nos tissus, elle nous fait traverser l’équivalent de plusieurs corps au fil des décennies, tout en nous donnant l’impression de conserver le même et de garder intacte notre allure extérieure. Tout simplement parce que cette vie placée en nous, qui émane aussi de nous, ne sait faire qu’aimer le dessein originel de l’existence. Jours et nuits, elle se tient présente, amoureuse et fidèle. Elle dessine et redessine sans fin les parures déchirées de notre nature faillible. 

Composer le film de sa vie

Le cinéma mouline à toute vitesse des images fixes. Nos pensées aussi parfois se figent dans le cerveau et nous procurent des « films » obsessionnels. Mais la vie recèle en nous quelque chose de mouvant plus extraordinaire que le cinéma. 

Lorsque nos corps psychiques se placent sous l’éclairage de la légèreté spirituelle de l’amour véritable, ils embrasent toutes ensemble les images du film de notre vie, et les réécrivent selon le langage incommunicable du bonheur. C’est pourquoi, jusqu’au dernier instant de son souffle terrestre, l’homme n’a pas fini de composer le film de sa vie. Il a même le pouvoir d’en changer tout le sens. Par un seul oui. Par une seule déclaration d’amour à la flamme éternelle de vie !

Si la vidéo ne peut capter l’ensemble des mouvements d’une vie ou d’une entreprise, elle doit du moins, selon nous, ambitionner de refléter en soi et autour de soi cette énergie amoureuse qui pousse l’être humain à se réaliser lui-même et à créer.

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