Le saviez-vous ? L’œil humain, doté de près de 137 millions de photorécepteurs, est doté d’une très grande sensibilité à la lumière. 

Les yeux et le cerveau, ne représentant que 2% du poids du corps, requièrent 25% de l’apport nutritionnel. Les yeux réclament un tiers de l’oxygène absorbé par le cœur. Ils nécessitent dix à vingt fois plus de vitamine C que les articulations liées à nos mouvements, et plus de zinc que n’importe quel autre organe du corps. 

2 milliards d’informations traitées à la seconde

Des trois milliards de messages transmis chaque seconde au cerveau, deux milliards sont envoyés par les yeux. Ceux-là ressemblent à de véritables extensions du cerveau immédiatement reliées à lui : « dans un fœtus humain, remarque l’écrivain Trinh Xuan Thuan, la rétine fait initialement partie du cerveau ; c’est seulement plus tard qu’elle se dispose en avant de la boîte crânienne de l’enfant et qu’elle se différencie en organe récepteur de la lumière (1) ». L’unité œil-cerveau-réalité se dégage de plus en plus dans l’optique actuelle.

On découvre en outre que les yeux font beaucoup plus que recevoir la lumière : ils l’absorbent, la boivent, la photographient ; ils réfléchissent l’image de la personne dans son intimité. Il s’agit là d’une véritable communion spirituelle et charnelle entre l’œil et le réel. 

Un capteur ultrasensible

L’organisme humain fonctionne comme un véritable radar vivant, dont le quart de l’énergie est consacré à l’alimentation de capteurs visuels de lumière. 

Les anciens penseurs Grecs avaient sans doute raison d’accorder une importance cruciale au lien entre vision et représentation objective : l’activité dense du regard humain ne manifeste pas de prime abord une occupation du sujet à projeter des représentations sur le monde, mais sa capacité à connaître intensément le monde physique tel qu’il est, et, dans ce mouvement vers le monde, à se connaître lui-même sur un autre plan, celui de la métaphysique, connaissance de ce qui dépasse l’objet physique.

(1) Les voies de la lumière : physique et métaphysique du clair-obscur, Gallimard, 2008, p.795.